Foxtrotpapa a écrit:Je ne suis pas mecano mais j'ai un petit doute !
Pourquoi un moteur operé l'hiver aux bonnes temperature d'exploitation userait 10 x plus vite qu'en été ?
J'aimerais comprendre.
Francois
L'hiver c'est un enfer mécanique.
Le chauffage moteur est très important mais plus de la moité du temps le réchauffage ne se fait pas.
Tsé, rendu au relais, on va juste rester une petite heure...une petite heure à -15 et on va descendre bien en dessous du douillet
10 deg lors des matins d'été.
On débute par une grande torture pour les batteries qui forcent beaucoup à faire tourner les moteurs.
Ensuite le démarreur, qui va généralement tourner plus longtemps et forcer beaucoup plus fort
car l'huile est épaisse, les tolérances sont plus justes...
Starteur qui forcent, mauvais filage qui surchauffe.
On continue...
Utilisation massive du Chooke lors des départs.
Chaque fois que nous utilisons le chooke, on assèche les paroies des cylindres, dilue l'huile qui y est présente.
Facile de comprendre qui la lubrification qui est à ce stade très importante en est à son plus faible, accompagnée
d'une viscosité d'huile trop forte à froid, réduction de débit dans les passages restreins.
Roulage plus long au Idle , ce qui encrasse certaines bougies.
Plusieurs moteurs ( surtout sur les 912 ) doivent avoir leur main jets recalibrés, leurs aiguilles rehaussées, ce qui n'est pratiquement jamais fait
alors les moteurs se retrouvent souvent trop pauvres, ce qui cré des surchauffes internes.
Pour les 2 temps, ça dure pas longtemps, normalement ils vont sauter et saisir lors du premier décollage au froid.
Augmentation des pressions, qui peuvent faire boster les tuyau plus faibles et même faire
exploser le filtre à huile s'il y a eu accumulation d'eau à l'intérieur.
Certains radiateurs à huile vont aussi exploser sous l'effet des pressions accrus, souvent le oil by-pass
ne fera pas correctement son job.
Majorité des moteurs n'ont pas de cowl flaps d'air ou d'huile, juste un peu de tape gris, ce tape non ajustable n'est qu'une patche
au besoins variables des ajustements de refroidissement. les moteurs vont souvent surchauffer puis sur-refroidir.
Eau qui est fort plus présente dans l'huile à cause des énormes écarts de température entre les repos et les fonctionnements.
Eau qui se dépose doucement en fine bruime (condensée) sur les bearings de crank sur les top bearings de bielle, sur les cams,
sur les lobes de crank, dans les tubulures de push rods...mécanisme des valves, partout.
Vive la formation de rouille !!!
Torture pour tout le système d'exhaust qui subit des contraintes thermiques allant d'un extrême à l'autre.
Lors de la mise en puissance, forte poussée de dilatation thermique de toutes les composantes moteurs.
Dur sur les seals de cylindres et de tête de moteurs.
En décélérant, en phase d’atterrissage, le refroidissement excessif va faire sauter les têtes de cylindre
gripper des pistons etc.
Faut toujours réduire très doucement, mais pas évident pour le pilote moyen qui n'a pas su reconnaitre que son appareil
performe bien plus, vole bien plus ...alors on arrive plus vite mais surtout trop haut et l'appareil vole plus.
Tout ça fait que le pilote se fait pogner de court en finale, trop haut et bien beau se poser avec de la puissance, mais
l'habitude de pilotage et la correction de cette gaffe, demande de couper complètement...SHOCK cooling.
Dur sur la pompe à gaz qui peut parfois avoir un peu d'eau dedans , eau = glace , glace = pompe qui pette.
Voici que quelques désagrément que va subir notre moteur durant l'hiver.
On va dire de faire attention...hihihi, les shoppes de moteurs d'avion se régalent de clients hivernaux
qui étaient supposés faire attention.
Voilà.
Pour moi, qui a un budget compté, l'hiver c'est pour les Ski-Doo.
Voler dans un appareil dont le pare brise est givré 80 % du temps, on s'habille beaucoup plus en vol on transpire
on cré encore plus de buée dans le pare brise, on est tout coincés dans notre habitacle...
Tout ces inconvénients, que pour voler un 15-20 heures pour aller aux 2-3 mêmes endroits.
Un atterrissage non prévu dans une région éloignée l'hiver et on se retrouve en
2 secondes en situation potentiellement mortelle avec la nuit qui va arriver.
Le froid diminue substanciellement la durée de vie de nos batteries de nos radios, téléphones...
Risquer de tout arracher notre suspension dans une lame de neige, se faire pogner en vol ou en atterrissage
avec un voile blanc de neige...rencontrer une averse de neige en vol, perte immédiate de visibilité.
Je sais bien que certains vont faire beaucoup d'heures l'hiver, reste que tous les problèmes énoncés plus haut
se produisent et vont finir par avoir le dessus tôt ou tard.
Bob