Bonjour,
Je sors du bois et je vois que j’ai manqué un bon fil de discussion!
Ça fait trois fois que je monte fermer le camp au Gouin cet automne! La belle météo tombe toujours avec des journées de congé, pis je ne peux pas m’empêcher d’aller m’acheter de l’antigel de plomberie pis de resauter dans l’avion, rouvrir et refermer le camp! Mozusse que c’était beau pis tranquille là-bas.
Je donne mon modeste avis sur le sujet de la survie en brousse et je pense que ça vaudrait la peine d’en faire un sujet indépendant des flottes Zenair.
Comme je le dis à mes élèves, le meilleur moyen de ne pas avoir de problèmes avec les ours c’est de s’assurer de toujours avoir avec vous, quelqu’un qui court moins vite que vous!
Sérieux, pas besoin de s’inquiéter avec les bibittes à poil dans le bois. Les loups, coyotes et ours vont se tenir loin de toi. Un ours est dangereux s’il se sent menacé avec ses petits, mais en dehors de ça, pas trop de danger. Pis à 30 milles au nord de Mont-Laurier, là où le bois commence pour vrai, y’en a plus de chevreuils à manger anyway.
Pour ce qui est de transporter des armes en avion pour la survie, si ça peut vous rassurer et que vous avez l’espace, allez-y, mais personnellement je n’y crois pas vraiment. Si vous ne pouvez pas vous en passer, alors optez pour la simplicité. Un petit 410 un coup qu’on peut plier en deux ne prend pas de place et sera toujours fiable. De toute façon, le seul gibier que vous risquez d’abattre dans ces conditions est un écureuil, mais très chanceux, peut-être une gélinotte ou un tétras. Manger du chevreuil ou de l’orignal en situation de survie, c’est carrément pas réaliste.
Votre pire ennemi, en situation de survie, c’est VOUS!
…pis les host… de mouches noires!
Vous êtes peut-être blessé, peut-être pas, mais la situation hors de l’ordinaire vous fait monter l’adrénaline dans la barrure. Le meilleur conseil que je peux vous donner est de RÉFLÉCHIR. Chaque décision que vous allez devoir prendre apportera son lot de conséquences.
La priorité est de répondre aux besoins vitaux de votre corps : chaleur, hydratation! Tout le reste sera du luxe à mon avis et tant mieux si vous pouvez vous l’offrir, mais ne négligez surtout pas l’essentiel.
Le meilleur investissement que vous pouvez faire, à mon humble point de vue, c’est de vous munir d’équipements qui vont vous permettre de sortir du bois au plus sacrant : ELT, SPOT, téléphone satellite. Un bon plan ou itinéraire de vol avec une personne fiable qui a des instructions claires va permettre d’accélérer les recherches et votre sauvetage. Restez dans votre ligne de vol ou avisez si vous devez vous en éloigner.
Si je suis pogné longtemps dans le bois, ce qui est vital, c’est de boire de l’eau qui ne me rendra pas malade et rester au chaud. Alors, apportez un peu d’eau et prévoyez un moyen de filtrer ou purifier l’eau. Des vêtements de rechange, des couvertures de survie en mylar et tous les moyens imaginables pour allumer et entretenir un feu seront à mon avis bien plus utiles qu’un douze pompeux.
Si j’ai le choix entre transporter un douze de 10 livres et une hache du même poids, c’est certain que j’apporte la hache. Entretenir un feu durant 2 - 3 jours en octobre quand il pleut, ça prend de bons outils pour ramasser assez de bois sec. Pis un douze, ça ne brûle pas longtemps!
Dans l’essentiel qui ne pèse pas trop lourd : canne à pêche télescopique et 2-3 jigs, chasse moustique, briquets (j’en laisse trainer dans toutes mes vêtements et dans tous mes sacs), allumettes, allume-feu, une petite bâche ou un carré de polyéthylène avec un peu de corde vont vous permettre de vous mettre au sec et vous tenir au chaud en attendant les secours.
Pour la bouffe, je peux m’en passer pour un mozusse de bout. J’ai des réserves et je ne suis sûrement pas le seul ici dans cette situation. Je ne m’inquiète vraiment pas du manque de nourriture. Si ça prend deux semaines à me retrouver, il y a peut-être un problème avec la première étape de mon vol : la planification!
Hugues