Je veux une raille (ride)
Posté: Jeu 20 Sep, 2018 06:21
Avant d’entreprendre ma formation, parmi les dizaines de questions que je m’étais posées, ayant un revenu décent mais pas pour aller dans la station spatiale, je me demandais si les gens voulaient, en général, partager les frais de location d’un appareil. Un pilote ici dedans m’avait écrit : tout le monde veut se promener en avion, personne ne veut payer pour ça. Ça s’est avéré vrai dans 95% des cas.
Depuis que j’ai obtenu ma licence en 2015, en psychologue, j’ai analysé différents types de personnalité de gens qui veulent faire un tour d’avion; faire une « raille ».
Le type « Pauvre comme Job » :
C’est le type de personne assez à l’aise financièrement, en tout cas beaucoup plus que moi, et qui demande subtilement une raille en laissant filtrer que ses finances sont serrées. Un collègue de travail me demande souvent si j’ai volé dernièrement; le regard suppliant. Suite à cette question, il me dit à un moment donné que sa fille entrait à l’Université et qu’il devait payer la location d’un condo pour elle au Centre-ville de Montréal, lui louer une nouvelle auto et meubler son futur appartement. En lui parlant de temps à autres, j’apprends que lui, sa femme et sa fille font un voyage à chaque année pendant leurs vacances; Japon, Australie et autres; incluant également un voyage dans le Sud l’hiver à la relâche. Également, ils adorent prendre un drink avec leurs amis sur le bord de leur piscine creusée avec leur nouvel aménagement de terrain durant les belles journées de chaleur. En l’écoutant, je me disais que j’aurais aimé ça qu’il m’invite à aller prendre une bière et de me saucer dans sa piscine à un moment donné.
Le type « Père Noël » :
C’est le type de personne qui nous demande une ride, car ce sera tellement le fun et magique pour tout le monde; eux de faire un tour et moi de semer le bonheur. À ce sujet, un de mes contacts sur Facedebouc, le genre qu’on a ajouté par politesse, qu’on ne voit jamais dans la vie, si ce n’est de le rencontrer au hasard dans un centre d’achat ou dans une file pour la toilette chimique lors d’un spectacle sur les Plaines. Il m’écrit pour me dire que son meilleur couple d’amis se mariaient dans quelques jours et que ça leur feraient tellement plaisir de faire un tour d’avion pour leur journée d’enterrement de vie de garçon et de fille. Essayant de voir le bon côté des choses dans la vie, j’étais content que la demande n’incluait pas également de payer le vin de la noce .
Le type « Leader » :
C’est le type qui a décidé de faire un tour d’avion et prend le contrôle de la discussion. Au travail, une personne que je connaissais de vu, car je devais l’avoir rencontré dans un corridor à un moment donné, se présente à mon bureau. « Salut, est-ce que tu me reconnais? ». « Euh, hésitant, pas vraiment", regard inquisiteur de ma part. Je suis un bon ami de Jacques (2e bureau plus loin) qui m’a dit que tu étais pilote d’avion ». « Aki, je vois ». « Je me demandais si tu voudrais nous amener moi et mon épouse pour faire un tour d’avion. J’ai appris que tu pouvais voler de nuit. Nous pourrions décoller en fin de journée pour voir le coucher de soleil et la ville de nuit par la suite. Nous sommes disponibles samedi soir prochain, est-ce que ça t’adonnerait ». « C’est que je n’ai pas réussi encore à amener tous mes proches faire un vol de nuit, je leur donne une priorité ». « Ok je vois (à regret); en tout cas, ne nous oublies pas ». « Non, je ne vous oublierai pas c’est sûr ». Quelques semaines plus tard « Pis notre tour d’avion? ». « Je n’ai toujours pas terminé de faire faire un tour à mes proches et la météo n’a pas été très clémente ces derniers temps ». « Ok je vois (à regret); en tout cas, ne nous oublies pas ». « Non non, je ne vous oublierai pas c’est sûr ».
Le type « Sur le pouce » :
C’est le type qui se dit, tant qu’à aller voler, embarques nous. Mon déneigeur a appris que j’étais pilote; j’ai remarqué que ça se répand comme une traînée de poudre le fait d’être pilote. Lorsque j’ai été le payer à la fin de l’hiver, il aborde le sujet et me dit qu’il aime ça décoller et atterrir quand il prend l’avion et qu’il aimerait ça faire un tour. Ok. Je lui dis que je privilégie mes proches, mais que je lui en parlerai si une occasion se présente. Un peu déçu que l’invitation ne soit pas instantanée, il mentionne un peu plus tard qu’il va faire son possible pour me déneiger l’hiver prochain, mais qu’il n’en est pas certain.
Le type « Femme fatale » :
J’avais déjà lu un article dans un journal que les pilotes d’avion étaient parmi ceux qui pognaient le plus avec les femmes. À un moment donné, en prenant une bière avec un ami dans un bar, on parle d’aviation; lui fait du voilier, moi de l’avion. La très jolie barmaid avait suivi notre conversation. Toute pimpante, avec un regard intéressée et en se penchant en nous servant notre bière pour bien nous montrer la différence physiologique entre un homme et une femme, elle mentionne, en joke, que ce doit être vraiment super le fun de s’envoyer en l’air. Wow, mon menton se disloque de ma mâchoire, moi qui a habituellement une moyenne de lanceur de baseball au bâton avec les superbes belles femmes. Puis elle ajoute un peu plus tard que son chum aimerait ça lui aussi, lui qui est amateur de sensations fortes. Troisième prise, retiré au bâton.
Le type « Politically correct » :
C'est le 5% sus-mentionné. Ils abordent avec une classique du genre "Eille, j'ai appris que tu étais pilote"; "euh, en fait je le suis toujours"; rires; "ça doit être le fun, surtout les couchers de soleil"; (Mario pense : mmm leader je pense bien); "j'aimerais ça faire un tour"; (Mario pense : peut-être ami d'enfance finalement, vu qu'il est plutôt sympatique); "je suis prêt à te payer"; "je n'ai pas le droit d'être payé; si tu n'es pas pressé, je pourrais sûrement te faire une place dans pas trop long; "j'y tiens, je vais te payer quand même"; "bon, bin, on pourrait spliter la facture de location si tu veux; ça ferait bien mon affaire comme ça"; "parfait, juste à me dire quand ça va adonner"; "okidou".
Le type « Ami d’enfance » :
C’est le type de personne qui, une fois qu’il a appris que nous sommes pilotes, s’intéresse à nous comme si on était un ami d’enfance, qui écoute avec intérêt tout ce qu’on dit, même les pires platitudes qu’on raconte pour voir s’il va toffer la discussion, qui espère se faire inviter pour faire un tour, mais dont on entendra jamais plus parlé une fois le tour donné, à moins que ce soit pour lui donner un autre tour d’avion.
Le type « VIP » :
C’est le type de personnes qui sont là pour nous dans la vie. Ceux qui nous font des surprises party à notre anniversaire, nous invite à aller prendre une bière et à manger des hamburgers sur le « shark cold », qui sont là pour nous aider quand on a besoin. Mon ex beau-frère est demeuré en très bonne communication avec ma sœur et nous. Il a 4 enfants en garde partagée avec un salaire raisonnable pour élever sa famille, mais pas pour se payer du luxe. Il bûche un peu de bois comme passe-temps les fins de semaine. Je lui dis à un moment donné en jasant que j’avais un arbre qui semblait être en train de sécher à côté de la maison et que ça m’inquiétait qu’il tombe sur la maison. « Pas de problème, je vais aller te couper ça en deux temps trois mouvements ». Le jour suivant, il arrive chez moi sans prévenir, mets son habillement de bûcheron directement dans le stationnement (on est à la campagne, un peu loin des regards) et coupe finalement trois arbres. Deux heures plus tard, il est tout heureux de l’excellent travail accompli et de m’avoir fait plaisir. « Viens prendre une bière ». « Je vais seulement prendre une douche; je dois aller magasiner pour les enfants avant la fermeture des magasins ». Je le remercie chaleureusement, on se sert la main et il me dit « à la prochaine ». La fin de semaine suivante, je l’appelle. « Bruno, qu’est-ce que tu fais cet après-midi, je vais voler dans Charlevoix, est-ce que ça te tente de venir faire un tour avec Wendy (ma nièce, sa plus jeune) ». « Mets-en! ». « On va décoller vers 13h00, si vous pouviez être là vers 12h30 ». « C’est sûr qu’on va être là avec un rire; merci ». « Pas de quoi, je vous attends ». Après le vol, ils ont les yeux brillants, Bruno est heureux comme un roi et ma nièce encore plus. « Ce n’était pas nécessaire ». « C’était pour le premier arbre que tu as coupé; il te reste encore un crédit pour les deux autres arbres ». Rires collectifs.
Depuis que j’ai obtenu ma licence en 2015, en psychologue, j’ai analysé différents types de personnalité de gens qui veulent faire un tour d’avion; faire une « raille ».
Le type « Pauvre comme Job » :
C’est le type de personne assez à l’aise financièrement, en tout cas beaucoup plus que moi, et qui demande subtilement une raille en laissant filtrer que ses finances sont serrées. Un collègue de travail me demande souvent si j’ai volé dernièrement; le regard suppliant. Suite à cette question, il me dit à un moment donné que sa fille entrait à l’Université et qu’il devait payer la location d’un condo pour elle au Centre-ville de Montréal, lui louer une nouvelle auto et meubler son futur appartement. En lui parlant de temps à autres, j’apprends que lui, sa femme et sa fille font un voyage à chaque année pendant leurs vacances; Japon, Australie et autres; incluant également un voyage dans le Sud l’hiver à la relâche. Également, ils adorent prendre un drink avec leurs amis sur le bord de leur piscine creusée avec leur nouvel aménagement de terrain durant les belles journées de chaleur. En l’écoutant, je me disais que j’aurais aimé ça qu’il m’invite à aller prendre une bière et de me saucer dans sa piscine à un moment donné.
Le type « Père Noël » :
C’est le type de personne qui nous demande une ride, car ce sera tellement le fun et magique pour tout le monde; eux de faire un tour et moi de semer le bonheur. À ce sujet, un de mes contacts sur Facedebouc, le genre qu’on a ajouté par politesse, qu’on ne voit jamais dans la vie, si ce n’est de le rencontrer au hasard dans un centre d’achat ou dans une file pour la toilette chimique lors d’un spectacle sur les Plaines. Il m’écrit pour me dire que son meilleur couple d’amis se mariaient dans quelques jours et que ça leur feraient tellement plaisir de faire un tour d’avion pour leur journée d’enterrement de vie de garçon et de fille. Essayant de voir le bon côté des choses dans la vie, j’étais content que la demande n’incluait pas également de payer le vin de la noce .
Le type « Leader » :
C’est le type qui a décidé de faire un tour d’avion et prend le contrôle de la discussion. Au travail, une personne que je connaissais de vu, car je devais l’avoir rencontré dans un corridor à un moment donné, se présente à mon bureau. « Salut, est-ce que tu me reconnais? ». « Euh, hésitant, pas vraiment", regard inquisiteur de ma part. Je suis un bon ami de Jacques (2e bureau plus loin) qui m’a dit que tu étais pilote d’avion ». « Aki, je vois ». « Je me demandais si tu voudrais nous amener moi et mon épouse pour faire un tour d’avion. J’ai appris que tu pouvais voler de nuit. Nous pourrions décoller en fin de journée pour voir le coucher de soleil et la ville de nuit par la suite. Nous sommes disponibles samedi soir prochain, est-ce que ça t’adonnerait ». « C’est que je n’ai pas réussi encore à amener tous mes proches faire un vol de nuit, je leur donne une priorité ». « Ok je vois (à regret); en tout cas, ne nous oublies pas ». « Non, je ne vous oublierai pas c’est sûr ». Quelques semaines plus tard « Pis notre tour d’avion? ». « Je n’ai toujours pas terminé de faire faire un tour à mes proches et la météo n’a pas été très clémente ces derniers temps ». « Ok je vois (à regret); en tout cas, ne nous oublies pas ». « Non non, je ne vous oublierai pas c’est sûr ».
Le type « Sur le pouce » :
C’est le type qui se dit, tant qu’à aller voler, embarques nous. Mon déneigeur a appris que j’étais pilote; j’ai remarqué que ça se répand comme une traînée de poudre le fait d’être pilote. Lorsque j’ai été le payer à la fin de l’hiver, il aborde le sujet et me dit qu’il aime ça décoller et atterrir quand il prend l’avion et qu’il aimerait ça faire un tour. Ok. Je lui dis que je privilégie mes proches, mais que je lui en parlerai si une occasion se présente. Un peu déçu que l’invitation ne soit pas instantanée, il mentionne un peu plus tard qu’il va faire son possible pour me déneiger l’hiver prochain, mais qu’il n’en est pas certain.
Le type « Femme fatale » :
J’avais déjà lu un article dans un journal que les pilotes d’avion étaient parmi ceux qui pognaient le plus avec les femmes. À un moment donné, en prenant une bière avec un ami dans un bar, on parle d’aviation; lui fait du voilier, moi de l’avion. La très jolie barmaid avait suivi notre conversation. Toute pimpante, avec un regard intéressée et en se penchant en nous servant notre bière pour bien nous montrer la différence physiologique entre un homme et une femme, elle mentionne, en joke, que ce doit être vraiment super le fun de s’envoyer en l’air. Wow, mon menton se disloque de ma mâchoire, moi qui a habituellement une moyenne de lanceur de baseball au bâton avec les superbes belles femmes. Puis elle ajoute un peu plus tard que son chum aimerait ça lui aussi, lui qui est amateur de sensations fortes. Troisième prise, retiré au bâton.
Le type « Politically correct » :
C'est le 5% sus-mentionné. Ils abordent avec une classique du genre "Eille, j'ai appris que tu étais pilote"; "euh, en fait je le suis toujours"; rires; "ça doit être le fun, surtout les couchers de soleil"; (Mario pense : mmm leader je pense bien); "j'aimerais ça faire un tour"; (Mario pense : peut-être ami d'enfance finalement, vu qu'il est plutôt sympatique); "je suis prêt à te payer"; "je n'ai pas le droit d'être payé; si tu n'es pas pressé, je pourrais sûrement te faire une place dans pas trop long; "j'y tiens, je vais te payer quand même"; "bon, bin, on pourrait spliter la facture de location si tu veux; ça ferait bien mon affaire comme ça"; "parfait, juste à me dire quand ça va adonner"; "okidou".
Le type « Ami d’enfance » :
C’est le type de personne qui, une fois qu’il a appris que nous sommes pilotes, s’intéresse à nous comme si on était un ami d’enfance, qui écoute avec intérêt tout ce qu’on dit, même les pires platitudes qu’on raconte pour voir s’il va toffer la discussion, qui espère se faire inviter pour faire un tour, mais dont on entendra jamais plus parlé une fois le tour donné, à moins que ce soit pour lui donner un autre tour d’avion.
Le type « VIP » :
C’est le type de personnes qui sont là pour nous dans la vie. Ceux qui nous font des surprises party à notre anniversaire, nous invite à aller prendre une bière et à manger des hamburgers sur le « shark cold », qui sont là pour nous aider quand on a besoin. Mon ex beau-frère est demeuré en très bonne communication avec ma sœur et nous. Il a 4 enfants en garde partagée avec un salaire raisonnable pour élever sa famille, mais pas pour se payer du luxe. Il bûche un peu de bois comme passe-temps les fins de semaine. Je lui dis à un moment donné en jasant que j’avais un arbre qui semblait être en train de sécher à côté de la maison et que ça m’inquiétait qu’il tombe sur la maison. « Pas de problème, je vais aller te couper ça en deux temps trois mouvements ». Le jour suivant, il arrive chez moi sans prévenir, mets son habillement de bûcheron directement dans le stationnement (on est à la campagne, un peu loin des regards) et coupe finalement trois arbres. Deux heures plus tard, il est tout heureux de l’excellent travail accompli et de m’avoir fait plaisir. « Viens prendre une bière ». « Je vais seulement prendre une douche; je dois aller magasiner pour les enfants avant la fermeture des magasins ». Je le remercie chaleureusement, on se sert la main et il me dit « à la prochaine ». La fin de semaine suivante, je l’appelle. « Bruno, qu’est-ce que tu fais cet après-midi, je vais voler dans Charlevoix, est-ce que ça te tente de venir faire un tour avec Wendy (ma nièce, sa plus jeune) ». « Mets-en! ». « On va décoller vers 13h00, si vous pouviez être là vers 12h30 ». « C’est sûr qu’on va être là avec un rire; merci ». « Pas de quoi, je vous attends ». Après le vol, ils ont les yeux brillants, Bruno est heureux comme un roi et ma nièce encore plus. « Ce n’était pas nécessaire ». « C’était pour le premier arbre que tu as coupé; il te reste encore un crédit pour les deux autres arbres ». Rires collectifs.