toxedo_2000 a écrit:Vas-y mon Bob, laisse-toi aller, mais décourage pas le gars !
Je me retiens...
Bon, débutons par savoir quel type de brousse ?
Brousse sur Flotteurs ou sur Genre Twin Otter ?
De toute façon, je vais énoncer ce que je sais et ai vécu.
On commence par comprendre que le plus grand opérateur de brousse du Québec à décider de cesser ses opérations.
C'est surement pas parce que ça va bien et qu'il y a beaucoup d'avenir.
Sur Flotteurs, çca demande beaucoup d'expérience de vol, car on tombe solo rapidement.
Et le temps de training est pas long, ça coute cher et ça coupe du pay-load pour le client.
Et c'est la discipline qui demande le plus d'expérience et de connaissances.
Raisons de la disparition.?
Multiples.
Sans spéculer en voici de vraies !
De plus en plus de chemin de graviers = Moins de besoins d'appareils.
Moins de projets d'exploitation de mines.
Hydro Québec ne développe plus bien bien le nord.
La chasse aux Caribous a chuter de 75-90 %, quasiment tous les pourvoyeurs ont fermés.
Le coût de l'essence est exhorbitant et sans le plus gros opérateur de brousse il y a pénurie de gaz.
Il y a de plus en plus de mouches et de maringouins donc moins de villégiateurs.
1001 règlements environnementaux autours des cours d'eau, alors il n'est plus permis de déposer des centaines de drums à coté des lacs.
Primes d'a$$urance$ de malade pour les Hydravions, dangers multiples, roches flottantes, météo, expérience.
Coût de maintenance rendus trop élevés.
Voici un petit résumé du coté flotteurs. La vraie brousse de flottes, est sur le point de disparaitre au détriment
de quelques très rares contrats ici et la, mais plus rien à grande échelle...au Québec.
Un peu de gossage touristique, saisonnier, ou il faut souvent s'expatrier dans des endroits ou les fruits arrivent
périmés depuis quelques semaines.
Coté Twin Otter.
Genre Air Inuit.
La aussi ça se corse, les Dash-8 prennent le relais sur plusieurs pistes mieux adaptées.
Une nouvelle règlementation sur les Twin Otter vient de sortir et va maintenant en interdir les accès aux pistes des camps.
Fini les Off Track en Twin
( Ce pourquoi ils fut conçus ) .
C'est une histoire de piste de dégagement s'il y a panne moteur, SOP, ou shé pas quoi au juste.
Mais encore une histoire de sur sécurité de fou...
Bref, de ce coté, aussi ça change, ça demeure brousse, mais plus avec une cravate qu'avec des bottes pleines de marde.
Voila un résumé de ce qui se passe.
Ha oui, la vraie brousse c'est bon pour un gars genre pas trop social, qui accepte de passer plusieurs repas
et souvent ceux qu'il peut manger ne sont pas toujours sur la coche.
Pas de 8 à 4, pas autre chose à faire durant de longs mois. Pas de vie sociale, sexuelle ou tout ce qui pourrait être considéré normal.
Chômage un bon boutte de temps. Cotoyer des gens qui comme le brousseux, ne prennent pas toujours leurs douches à tous les jours/semaines..
Ha oui, dormir dans un bon lit tout douillet qui sent le fleece, on oublie ça.
Des fois tu dormiras drette sur le plancher de ton Beaver qui vibre sous le clapotis des vagues, c'est romantique... tant qu'il ne fait pas 2-3 degrés la nuit ou bien qu'il n'y a pas 100,000 mouches noires ou bien qu'il n'y a pas d'odeur d'orignal pourris ou de fuite de 45 gallons de gaz...
D'autres fois, tu devras rester avec ta dernière load de Clients.
Tu boufferas des hamburgers faits de viande congelée pré-préparé, boeuf pur à 100%
mais avec 80 % de gras et de toute sorte de chose.
Puis après 2-3 bières flats, ce sera le début de la torture, comme c'est généralement le cas, les clients
chasseurs ou pêcheurs seront majoritairement obèses et auront abuser de houblon, ce qui va transformer, la nuit en cession de baryton, jamais tu n'auras entendus
de ronflements si forts, si intenses, aller retour, sans répis. Après 2-3 heures de cet Opéra mal ordonné, tu sortiras de la cuisine ou tu était couché par terre...
Avec tes espadrilles comme oreillée, et tu te faufileras dans ton Beaver ou tu retrouveras un calme sous la calme mélodie des 10000 maringouins qui se ferons un festin du moindre bout de peau que tu leur laissera à l'air libre.
Cas vécus à de multiples reprises dans le camps de West bay sur le Lac Evans.
Par contre, piloter un Beaver ou un Turbo-Otter ça vaut vraiment le coût, mais c'est un prix humain très couteux.
Bob