Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

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Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Ven 14 Juil, 2017 20:14

Bonjour,

Après avoir lu le début de saison 2017 de Bob Cadi au Gouin, je fais ma modeste contribution et vous présente à mon tour mon set-up au réservoir Gouin. Les vacances sont commencées, j'ai eu le temps de décanter et de faire mon premier voyage de pêche au Gouin de l'été 2017 la semaine passée.

Fréquenter le Gouin demande de la détermination et de l’énergie, mais une fois rendu là-bas, il y a comme une magie qui opère et j’ai toujours de la difficulté à mettre les voiles pour revenir à la civilisation.

Je suis un peu en contravention avec l’esprit du forum, mais je vous promets de vous parler d’aviation le moment venu.

La maladie du Gouin…
Mes premières escapades au Gouin remontent à la fin des années ’70. Mon père et mon oncle m’y amenaient à la pêche en camping plus ou moins léger. De Mont-Laurier au Gouin en passant par Parent, je me tapais des heures d’Econoline, assis derrière dans la ‘’section fumeurs involontaire sans fenêtres’’. Pas besoin de vous dire que le mal des transports me rattrapait assez rapidement et j’avais bien hâte de revoir la lumière et de respirer le grand air pur.

éconoline.JPG
éconoline.JPG (39.99 Kio) Vu 24721 fois


Je n’ai aucune idée de l’endroit où on mettait à l’eau à l’époque, mais je me souviens qu’on chargeait la chaloupe 14 pieds à surcapacité pour apporter tout le matériel de pêche et de camping nécessaire. Deux moteurs 9,9 côte-à-côte étaient nécessaires pour propulser le rafiot à une vitesse raisonnable.

Carte topo sur les genoux, on naviguait durant des heures en espérant que les quelques pouces qui séparaient le majestueux réservoir Gouin de l’intérieur de la chaloupe allaient suffire à nous garder à flot. Si nos prières étaient exaucées, ce qui fut le cas la plupart du temps, on allait monter le campement sur une île qui offrait toutes les ressources nécessaires à la survie, c’est-à-dire de la terre ferme et du bois sec. Je me souviens d’être allé au moins une fois dans la baie Déziel et une autre fois d’avoir vu le barrage Gouin. Pour le reste, je ne suis même pas sûr que le capitaine avait la moindre idée de l’endroit où on se trouvait.

(Excusez la médiocre qualité de l'image... Tiré d'une vidéo 8mm)

chaloupe overload.JPG
chaloupe overload.JPG (30.57 Kio) Vu 24721 fois


Études à l’extérieur de la région, boulot, nouvelle petite famille, nous a séparés du Gouin durant quelques années. Mon père, mon frère et moi sommes, vous l’aurez deviné, des inconditionnels de la pêche.

Éventuellement, on s’est remis aux voyages de pêche et à l’occasion on changeait la destination pour le plaisir d’élargir nos horizons. Parmi les destinations exotiques que nous avons explorées, mentionnons le Mesguez, la rivière Rupert, le lac Yasinski sur la route de Radisson, le lac Albanel et j’en passe. En alternance, on retournait au Gouin, mais désormais en passant par les pourvoyeurs.

Chaque année on essayait une nouvelle pourvoirie et on a loué un bateau maison à quelques occasions. Si vous n’êtes jamais allé au Gouin et que l’envie vous prend de tenter l’expérience, je vous recommande très fortement les bateaux maisons. Du pur plaisir!

Au printemps 2009, nous envisagions un voyage de pêche dans l’ouest du réservoir, secteur que nous n’avions pas encore visité. La pourvoirie Martin et l’Appel du Hibou faisaient partie de nos choix pour ce secteur. Un soir, alors que je lisais les petites annonces classées du journal local, je suis tombé sur une annonce d’un camp à vendre au réservoir Gouin, sans plus de détails.

Ça n’engage à rien d’appeler et de s’informer,… juste pour le fun…, alors je transmets les coordonnées de l’annonce à mon frère qui a un talent naturel pour négocier…

Je résume ici leur discussion :
- Bonjour, vous avez un camp à vendre au Gouin, bla bla bla…
- Oui, c’est dans l’ouest du réservoir, bla bla bla
- Ça tombe bien, on va justement louer un chalet dans une pourvoirie dans ce bout là,
on pourrais-tu aller voir ça?
- Ben pas besoin de louer de chalet, vous prendrez le camp pis si vous aimez ça, vous l’achèterez!
- Sérieux?
- Oui monsieur, pis je vais être à mon chalet juste à côté, pis ça va me faire plaisir de vous montrer
quelques bons spots de pêche!

Ok, c’est du sérieux!

Papa, frérot, beau-frère, un copain et moi-même on organise le voyage de pêche.

Rendez-vous avec Richard, le vendeur, à la pourvoirie l’Appel du Hibou. Richard va nous conduire jusqu’au camp qui se trouve sur une île à une vingtaine de kilomètres en bateau de la mise à l’eau du Hibou.

Bon! Jusqu’ici, il a toujours été question d’un camp (prononcer campe), avec tout ce que ça suppose comme dénomination… Eh bien, pas de surprises, il s’agit bien ’’d’in campe’’. Plancher tout croche, pilasses qui s’enfoncent dans le sable, pas d’eau courante, tyvek qui bat au vent et ainsi de suite! En bref, ce camp a grand besoin d’amour…

Richard nous fait l’historique de la construction et nous explique l'allure négligée du camp et nous laisse nous installer avant de rejoindre son chalet pour la nuit. Dès le lendemain, rendez-vous avec Richard pour la pêche qui a été excellente en passant.

Après quelques jours de ce régime, la magie du Gouin fait son œuvre et après avoir fait le tour de tout le travail qu’il va y avoir à faire pour faire de ce campe un chalet confortable, on invite Richard à prendre un bon verre de rouge autour d’une assiette de filets de dorés.

On met la table (au sens propre pour le souper et au sens figuré pour négocier)…

Après quelques verres de rouge, les poignées de mains fusent de toutes parts, it’s a deal, tout le monde est content! On vient d'acheter le camp! :danse1: =:) ;)p

campe tyvek au vent.JPG
campe tyvek au vent.JPG (39.3 Kio) Vu 24768 fois


À suivre...

Hugues
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GéPé » Ven 14 Juil, 2017 21:45

Récit intéressant mais je n'arrive pas à ouvrir le lien pour voir les photos.
Guy
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar ttq » Sam 15 Juil, 2017 05:39

oui c'est dans l'esprit, c'esp surement un peu ce qui t'as motivé a adopter l'aviation
il y a toujours un début d flamme comme moi l'achat d'une propriété au Baskatong
m'as forcé a redoubler d'effort....et a adopter l'hélico

j-p
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Sam 15 Juil, 2017 15:24

GéPé a écrit:Récit intéressant mais je n'arrive pas à ouvrir le lien pour voir les photos.
Guy


Bonjour Guy, merci pour ton commentaire.

Effectivement, c'est ennuyant de ne pas voir les images. Si quelqu'un pouvait me donner un lien qui explique la procédure, j'apprécierais.

Merci ttq, la suite va venir bientôt, mais l'appel du Gouin se fait encore entendre, je pars dans quelques minutes avec ma fille, on va donner un petit coup de ligne pour la pêche du soir et souper avec papa qui se trouve déjà là-bas. Retour prévu demain PM si la météo est d'accord bien entendu! :danse1:

a+

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar Olibuilt » Sam 15 Juil, 2017 17:46

On est rendu voisin pas a peu pres... Pas plus qu'une dizaine de miles sur le dos d'un oiseau, selon ce que je lis.
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Lun 17 Juil, 2017 12:27

Olibuilt a écrit:On est rendu voisin pas a peu pres... Pas plus qu'une dizaine de miles sur le dos d'un oiseau, selon ce que je lis.


Salut Olibuilt,

je sais qu'on est plusieurs du forum à fréquenter ce secteur. Juste ce samedi matin, il est passé un nombre incalculable d'hydravions au-dessus de la maison, c'est ça qui m'a donné l'envie d'aller y faire un petit saut de 24 heures avec ma fille.

Ça serait le fun un moment donné de s'organiser un petit RVI hydravion genre diner hot dog sur le charcoal qqpart dans le petit nord.

Est-ce que tu as encore ta machine sur flottes ?

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Lun 17 Juil, 2017 12:50

Bonjour,

Je suis enfin parvenu à insérer des images sur le forum...

À mon retour du Gouin la semaine passée en pick-up, je me suis mis à l'ouvrage et j'ai fait mon change over roues à flottes.

IMG_2843 petite.jpg
IMG_2843 petite.jpg (227.89 Kio) Vu 24722 fois


Me voilà de retour d'une petite escapade improvisée à la dernière minute de 24 heures au Gouin avec ma grenouille...

IMG_2844 petite.jpg
IMG_2844 petite.jpg (146.71 Kio) Vu 24722 fois


On a fait une surprise à papie et on a été très bien reçus!

IMG_2818.JPG
IMG_2818.JPG (229.62 Kio) Vu 24722 fois


C'était pas chaud sur le lac hier matin et les dorés se sont laissés tirer l'oreille...

Retour avec un vent de dos de 20 mph, ça rentrait aux toasts!

Hugues
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Lun 17 Juil, 2017 14:40

...la suite...

Acheter à 5
Il y a effectivement beaucoup de risques de faire un tel achat à cinq, d’autant plus qu’on mêle famille et amis. Il faut prévoir ce qui risque de se passer comme mésententes. Des cinq acheteurs que nous étions en 2009, un seul a revendu sa participation pour des raisons personnelles et nous n’avons jamais eu de malentendu digne d’être mentionné.

On a rédigé ensemble une petite convention qui prévoit par exemple qu’une personne désirant se départir de sa part doit les offrir au prix payé à l’origine (plus le cout des matériaux si on a fait des améliorations) aux actionnaires restants et ceux-ci ont 90 jours pour débourser le montant ou trouver eux-mêmes un acheteur qui fait leur affaire.

Pour ce qui est de l’occupation du chalet, on publie chaque printemps un calendrier partagé sur Internet et à tour de rôle on indique un séjour aux dates qui nous conviennent. Si conflit de date entre deux personnes, un simple tirage au sort déterminera le gagnant (on n’a jamais eu à recourir au tirage au sort). Quand tout le monde a booké un premier séjour, on fait une autre tournée et ainsi de suite tant qu’il y a de la place. Généralement, au cours d’une saison, chacun peut se prévaloir d’au moins trois séjours.

Mon père et mon frère sont retraités, ils ont donc beaucoup de latitude pour déterminer les dates de leurs séjours. Je suis enseignant, j’ai donc deux mois de vacances durant l’été et mon beau-frère travaille sur des rondes 14-14. Si nécessaire, on s’organise pour l’accommoder. On a toujours réussi à s’entendre et souvent on s’organise pour se croiser quelques jours au chalet. Mon père aime bien qu’on monte sur les derniers jours de son séjour, ça le sécurise pour le retour et c’est une belle occasion de passer un peu de temps ensemble. Après quelques années, on a une routine qui fait qu’on retourne pas mal toujours aux mêmes dates.

Malgré les petits inconvénients de posséder un chalet à 5 personnes, il y a vraiment beaucoup d’avantages. On se partage les tâches, l’entretien et les frais. Pour une personne seule, ça ne vaudrait pas la peine de posséder une telle installation pour seulement 1 ou 2 semaines par année, mais en partageant l’utilisation, les couts et les travaux d’entretien, ça devient possible et rentable si on considère qu’on ne loue plus en pourvoirie.

Mon frère s’occupe de la petite comptabilité et nous fait un petit rapport annuel afin de partager équitablement les frais comme les taxes, assurances, matériaux, etc. Mon père s’occupe de magasiner les assurances, je m’occupe des GPS de tout le monde et du plan d’évacuation si nécessaire. Mon beau-frère est pas mal bon dans le bois de chauffage! Tout le monde y va de sa petite contribution.

À suivre...

Hugues
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Mer 19 Juil, 2017 10:24

Les rénos et l’entretien
On a tous travaillé très fort durant de nombreuses années à rénover ce chalet, on a donc tous le souci de le maintenir dans cet état. Tout le monde laisse le chalet dans un état de propreté impeccable et tout le monde met l’épaule à la roue pour entretenir l’extérieur et le terrain. Dès qu’un partenaire revient du chalet, il informe les autres par courriel des bris ou problèmes afin que le prochain occupant apporte le matériel nécessaire pour réparer.

Sans être des professionnels, nous sommes tous relativement débrouillards en construction, ce qui a permis de réaliser tous les travaux nécessaires pour convertir le campe en chalet douillet où nos poules douillettes, qui aiment le confort, acceptent de nous suivre (ne soyez pas offusqués, c’est ma blonde qui s’est auto proclamée poule douillette et elle s’assume très bien dans ce rôle). On est tous habitués au travail manuel et ce n’est vraiment pas une tâche de faire du bois de chauffage, de brûler les branches, de peinturer la bécosse, etc.

ImagePremière douche by Hugues Vaillancourt, sur Flickr
Ça, c'est notre première douche : chaudière avec un bout du tuyau accroché à une échelle.

Parmi les travaux réalisés depuis l’acquisition, on a d’abord refait les pilotis sous le chalet afin de redresser le plancher et stopper l’enfoncement du camp. C'est le genre de job qu'il faut planifier longtemps à l'avance pour ne rien oublier et pour synchroniser un «bis» (s'assurer que tout le monde va être disponible en même temps pour une grosse corvée). Jacks hydrauliques, poteaux avec des vis, blocs de béton, 8 x 8 en bois traité, huile de bras... On en a mangé de la poussière couché à plat ventre en-dessous du camp pour mettre ça droit et solide!

On a installé des planchers flottants et des portes intérieures aux chambres à coucher, le niveau sonore nocturne s’est nettement amélioré.

ImageIMG_2832 by Hugues Vaillancourt, sur Flickr


On a fait la finition extérieure au complet, vinyle et aluminium. On a installé l’eau courante et un chauffe-eau et aménagé une salle de bains avec douche. On a aussi installé l’électricité pour alimenter l’éclairage, un frigo conventionnel, un petit congélateur et ça permet de recharger les appareils électroniques. Le tout consomme environ 2500 Watts.

ImageBis by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Pour l'occasion, on a invité un copain habitué à la finition aluminium, en échange d'un voyage de pêche toutes dépenses payées... On travaillait quelques heures et on allait à la pêche quelques heures à tour de rôle.

Imagetravaux forcés by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Beaucoup de travail quand-même...

ImageTravaux Plieuse by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Pour l'eau courante, on a simplement acheté une pompe à eau 12V de roulotte qu'on a installé dans un coffre en bois avec une batterie et un petit panneau solaire qu'on met sur le dessus du coffre pour entretenir la charge de la batterie.

ImageIMG_2688 by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Pour l'eau chaude, on a récupéré un chauffe-eau au propane d'une vieille roulotte. On l'a installé à l'extérieur juste à côté du réservoir de propane à l'abri.

ImageIMG_2691 by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Tant qu'à y être, on se gâte! Une salle de bains complète avec douche à l'intérieur.

ImageSalle de bains by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Finalement, on a construit une fish house avec vue sur le lac pour arranger les poissons le soir venu. Eau courante dans la fish house, un bon éclairage et des moustiquaires à l’épreuve des brûlots! Quand on est nombreux sur l’île, la fish house peut même servir de chambre à coucher. Le soir venu, dans la fish house, après 10 minutes, quelques blanches, quelques rouges et un bon lunch de doré, ça ne sent plus rien et on peut y ronfler à cœur joie!

Image100_0639 by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Imageintérieur fish house by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Le manque de communication peut avoir des répercussions. Un détail dont on avait oublié de discuter pour en arriver à une entente, les génératrices... Qui apporte sa génératrice ?

Imagegénératrices by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Le travail en valait le coup!

ImageIMG_2379 by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Mer 19 Juil, 2017 19:12

Sur une île éloignée
De Mont-Laurier, en rampant, on peut monter au Gouin en passant par Parent. Après on se dirige vers l’ouest en direction de Clova pour prendre le chemin de la Patate du Gouin. Ça représente environ 50 km d’asphalte et 275 km de chemins forestiers. On peut aussi passer par Senneterre pour 300 km d’asphalte et 125 km de gravier. Plus long en distance, mais moins de chemin forestier. Ensuite, on doit faire environ 25 km de bateau avec tout le matériel pour le séjour.

Imagetransport bateau by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Lorsqu’il pleut, le bout en bateau n’est pas toujours des plus agréables et s’il vente très fort, il y a quelques grandes passes où les vagues peuvent parfois faire peur.

Imagepluie by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

On a souvent des arbres renversés par le vent alors on apporte une scie à chaine. Pas juste la scie, mais tout l’équipement de sécurité qui va avec l’utilisation d’une scie : pantalons et bottes padés au nylon balistiques, gants de protection, casque avec visière et protège oreilles. Tu te coupes une artère ou tu reçois une grosse branche sur la tête, tu as le temps de te voir mourir avant d’avoir des soins. Allumer un feu avec un produit inflammable ? Jamais! On ne lésine pas avec la sécurité dans ce genre d’environnement loin de tout. Une petite gaffe peut se transformer en catastrophe assez vite.

Je vous raconte une petite anecdote ; un copain de mon frère qui habite au Nouveau-Brunswick s’organise une semaine de pêche au chalet du Gouin avec son fils d’une dizaine d’années qui vit avec sa mère sur la rive sud de Montréal. Fredericton, Châteauguay, Senneterre, Gouin, Île perdue, toute une ride! En arrivant sur l’île, débarquement du stock et installation du matériel, propane, pompe, génératrice, la bouffe dans le frigo, etc. Yeah, on peut aller à la pêche! Il prépare le bateau pour la pêche, tout le monde a hâte d’aller à la pêche et on se dépêche! Trop pressé, fiston se plante un trépied creux dans le creux de la main, impossible de remédier à la situation!... F**k on remballe les bagages et on redescend à l’hôpital le plus proche, qui dans les faits se trouve très loin!... Des heures d'attente à l'urgence... Fin de l’aventure… et des vacances!

Mon père (75 ans) commençait à éprouver une certaine appréhension à se trouver seul avec sa partenaire qui ne conduit pas le bateau, si loin sur une île sans moyen de communications. Ni une ni deux, on s’est mis ensemble et on a acheté un téléphone satellite qu’on utilise à tour de rôle quand on monte au chalet. À l’intérieur de la mallette étanche du téléphone, qui reste toujours à l’intérieur du bateau, il y a une liste téléphonique des services d’urgence, des pourvoiries à proximité, d'un voisin qui passe l'été à son chalet au Gouin, d’opérateurs commerciaux d’avion au cas où l’on devrait faire une évacuation médicale.

Sur la liste téléphonique, j’ai aussi indiqué les coordonnées géographiques précises du chalet que j’ai écrites textuellement de façon à ce qu’une personne qui n’est pas familière avec ces données puisse exprimer clairement l’information aux secours comme par exemple : Latitude Nord 45 degrés, 30 minutes et 45 secondes et Longitude Ouest 75 degrés, 30 minutes et 45 secondes. J’ai été témoin de tellement d’erreurs de localisation parce que monsieur madame tout le monde n’est pas familier avec le vocabulaire des coordonnées géographiques ou simplement parce qu’on n’utilise pas tous le même format de coordonnées. Nous n’avons pas le pad nécessaire à l’atterrissage d’un hélicoptère, alors Air Médic n’est malheureusement pas une alternative pour nous. On est à 25 miles de Clova et Air Tamarac qui y a une base, a toutes nos coordonnées au cas où il faudrait sortir rapidement de l’île. C'est notre Air Medic à nous...

C’est un peu gênant à raconter, mais on a déjà manqué d’essence un soir à 5 km du chalet. On était contents en simonac d’avoir le téléphone à bord pour appeler le voisin qui nous a apporté de l’essence en moins de 15 minutes. C’est pas une excuse, mais disons que c’était pas clair à savoir qui était le PIC du bateau ce soir là!

Je ne vous raconte pas tout ça pour vous faire peur, mais pour ceux qui n'ont pas l'habitude du bois, il faut toujours garder à l’esprit qu’on est loin et qu’il faut être doublement vigilant pour éviter la catastrophe.

Le confort, ça implique nécessairement beaucoup de matériel. Tu veux l’électricité, tu va devoir trimbaler une génératrice et de l’essence. Pour la cuisson et l’eau chaude, ça prend du propane. Pour l’eau courante, une pompe, une batterie 12V et un panneau solaire seront nécessaires, ne pas oublier d’apporter de l’eau potable. Pis du gaz, beaucoup de gaz.

Pour un séjour d’une semaine, en comptant l’essence du bateau et de la génératrice, il faudra environ 25 gallons. Grosso modo, l’aller et le retour de 25 km avec le bateau 40 forces chargé prend à lui seul près de 10 gallons, la génératrice 3000 watts risque d’avaler son 5 gallon à elle seule et le reste c’est pour se promener sur le réservoir et pêcher. Il nous arrive régulièrement de nous payer la traite et d’aller brûler un 5 gallons à se promener en bateau sur le réservoir pour aller découvrir des nouveaux secteurs de pêche.

ImageCadre numérique 150 by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Comme Bob Cadi nous l’a démontré, il y a malheureusement beaucoup de risques de se faire voler là-bas. On laisse toujours le chalet débarré pour éviter les dommages, mais on doit soit transporter tout le matériel à chaque fois, soit le cacher ici et là pour éviter de se faire voler ou vandaliser. Je touche du bois, mais en 8 ans, on ne s’est fait voler qu’une pompe à eau et de l’essence, mais on n’a jamais eu de vandalisme. J’espère que ça va durer longtemps comme ça. On a eu vraiment beaucoup de chance parce que nos voisins ont tous eu des visiteurs indésirables au cours des dernières années.

Quand j’y vais en pick-up ça peut aller, mais pour y aller en avion, c’est une toute autre organisation avec mon 2 places et 500 lbs de usefull load sur flottes dont je gruge personnellement 190 lbs dès le départ.

On s’en reparle…

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar ttq » Jeu 20 Juil, 2017 06:12

Hugues, tu es rendu dans la ligne majeure des raconteurs
si tôt après quelques récits bien ficelés
ou on peut lire la détermination des coureurs des bois modernes
certes les outils ont changés
mais la détermination est la même, ou plus
avec tout le confort douillet de la vue au Sud
faut être full motivé pour mettre en branle telle campagne
mais recréer a ce point un lieu si moderne et si farcis de commodité
ma foi, me dépasse un peu, jusqu'au plancher flottant
mais la force du groupe y est surement pour beaucoup
ETK, félicitations, et merci de puiser dans tes souvenirs
pour nous ramener au monde présent
ton chemin parcouru n'en est que plus intéressant
bonne continuité

j-p

faudrait peut être le faire ce pad d'hélico
en revenant du Mirage j'ai survolé, dérouté serait plus juste
entre le Barrage Gouin, l'escapade et autre pourvoiries
j'y ai dénombré plusieurs chalets assez isolés, tes voisins j'imagine
j'irai me payer une petite virée bientôt dans le secteur
avant vas falloir s'assurer du jet fuel
ttq
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar Bob Cadi » Jeu 20 Juil, 2017 06:53

Wow
Enfin de la relève pour lire des récits. ;)p

Continue, c'est super intéressant.
j'adore le convoit de chaloupes.
Yess !

Comme tu le voit, tout au long de ton aventure, tu dois prendre plusieurs photos et plus tard tu les insert
dans ton récit. Parfois, on dois prendre des photos juste au cas ou elles pourraient servir.

Merci

Bob
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Jeu 20 Juil, 2017 13:28

Merci ttq, les bonnes critiques, ça motive à continuer…

C’est certain que sans le groupe, on ne serait pas là où on est rendus aujourd’hui. On est une belle gang de déterminés et on a beaucoup de plaisir à réaliser ce projet. Faut juste pas être trop pressé.

Pour ce qui est du pad d’hélico, ce n’est pas exclu qu’on l’aménage un jour, mais après avoir contacté Air Médic pour connaître les caractéristiques d’une surface d’atterrissage sécuritaire, on se rend compte que ce n’est pas si simple… L’horizontalité du pad est très importante et on n’est pas outillés sur l’île autrement qu’à la pelle ronde et à la hache pour déraciner et niveler le terrain. Peut-être un jour, mais pour le moment ce projet n’est pas prioritaire étant donné la proximité d’Air Tamarac.

Salut Bob, merci du commentaire, moi aussi c’est une de mes préférées la photo du convoi de bateaux. Je profite de mes vacances pour faire ma petite part sur le forum. Le temps est une denrée précieuse et je n’en ai malheureusement pas beaucoup à ma disposition. Depuis une dizaine d’années j’ai été un ‘’liseux’’ assidu du forum, et j’y ai appris énormément, mais j’avoue je ne suis pas intervenu très souvent. Je suis un très néophyte en aviation, je n’ai pas beaucoup d’expérience à partager et face aux vieux pros expérimentés, c’est parfois intimidant de donner son avis. On ne veut pas passer pour un ‘’Big nono’’!

Quelques petits trucs de brousse

Évidemment, il faut savoir cacher son matériel et le mettre à l’abri des intempéries. Bache camo et débris forestiers font bien l’affaire. On dissémine quelques caches sur les îles environnantes sans laisser de traces.

Imagecache by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Le gros baril de plastique est un moyen génial pour transporter du matériel. Juste dans ce baril je peux apporter les vêtements, la literie et les appareils électroniques pour une semaine pour moi et les deux enfants en toute sécurité À l’abri de la poussière dans le camion et de l’eau dans le bateau, le baril est super résistant et si trop lourd, on peut toujours le faire rouler par terre pour le déplacer. J’en ai un plus petit pour les sorties en solo. Acheté environ 20$ dans un marché aux puces.

Imagebaril by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Pour le transport de la nourriture, je congèle une partie de l’épicerie avant le départ et on dégèle à mesure qu’on en a besoin une fois au camp. On va avoir besoin d’eau potable alors on congèle des bouteilles d’eau qu’on pourra boire plus tard. J’aime bien les glacières en styromousse, elles sont légères et gardent bien le froid. De plus, elles entrent parfaitement derrière les sièges de l’avion.

Imageice pack by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Quand on monte en pick-up, on ne se limite pas trop avec la charge alors on se monte de l’eau potable en grande quantité. Tant qu’on n’aura pas inventé l’eau déshydratée, on n’aura pas le choix d’en trimbaler!

ImageIMG_2825 by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Comme on n’a pas beaucoup de moyens d’éviter le vol, on ne laisse aucun matériel de valeur sur place. Par contre, à la fermeture du chalet à l’automne, je laisse ce petit mot sur la table. C’est déjà arrivé que quelqu’un ait besoin du gaz et du propane, mais il a oublié mon numéro de téléphone à son retour… Au moins, pas de casse…

Imagemot survie by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

Pour faciliter les réparations et l’entretien, rien de mieux qu’une photo qu’on va envoyer au prochain candidat sur le calendrier. Ici, un petit problème de plomberie à régler pour le prochain occupant…

Imagetuyau craqué by Hugues Vaillancourt, sur Flickr

A+

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar jcote185 » Jeu 20 Juil, 2017 14:02

très intéressant à lire ! continue :appl:
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar Frank KKB » Jeu 20 Juil, 2017 17:03

jcote185 a écrit:très intéressant à lire ! continue :appl:


Je suis en accord :clap: :clap: :clap:

Je sais que je vais écrire quelque chose d'impensable...mais je trouve ça tellement triste de voir des gens, comme vous, amateur de chalet dans le bois-pêche et autres etc etc... se faire voler ou encore pire se faire vandaliser...

Il faut vraiment être trou de c....pour faire ça...et à bien y penser...pas seulement dans le bois mais n'importe où

il faut vraiment être trou de c...Voler ses semblables :evil: :evil: :evil:

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar marmotte79 » Jeu 20 Juil, 2017 19:53

Vraiment très intéressant a lire et merci pour le partage =:) ;)p

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar toxedo_2000 » Jeu 20 Juil, 2017 20:34

J'aime bien lire ce genre d'histoire vraie ! Belle expérience.
Depuis maintenant 30 ans, je suis aussi propriétaire d'un lieu peu commun, pas de route. J'en arrive tout juste encore aujourd'hui. Me tanne pas...
C'est un grand privilège d'avoir accès à ce genre de havre.

Pour l'eau potable, j'utilise un filtre céramique et charbon de bois. Ça ne coûte pas la peau des fesses, et ça te donne de l'eau potable en quantité

GBMU, se faire dévaliser dans ce genre d'endroit, c'est plus qu'un crime. T'arrives, tu ne trouves plus les affaires dont tu aurais besoin pour ton séjour
Je me suis fait dévaliser une fois... en 2002. Je suis encore en ostifi. :evil:
Que je ne tombe jamais sur les gens qui ont fait ça!!!

TTQ
Tu pourras passer me voir à mon camp avec ta grosse machine. J'ai fait un deuxième hélipad cette semaine. :D

Pad.jpg
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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar GBMU » Jeu 20 Juil, 2017 20:45

Avertissement : long récit sans images!

Au Gouin en avion, la tumultueuse conquête d’une obsession
Depuis que je suis petit cul que je sais qu’un jour je vais piloter un avion. Je suis technicien de la faune de formation, par conséquent mes premiers emplois sont saisonniers et la rémunération dans ce milieu n’est pas extravagante. Jusqu’à la mi trentaine, je ne me suis pas vraiment penché sérieusement sur la question de voler. De fil en aiguille, je tire bien mon épingle du jeu côté travail et je peux commencer espérer concrétiser le rêve.

Je commence alors à m’informer sur les possibilités de formation et les couts que ça représente. Je pense commencer par l’ultra léger, rien de compliqué ;

Scène 1, prise 1 :
• J’achète une machine, disons environ 15k$
• Je fais ma formation, environ 5k$
• Pis go, on vole!

Tellement simple… mais comme j’envisage de joindre mes deux passions, pêche et aviation, l’ultra léger va rapidement me limiter. Retour à la case départ…

Il faut une solution brousse à prix abordable. Ma situation m’amène à regarder du côté de la construction amateur. Si je construis moi-même ma machine, je devrais pouvoir m’en tirer à bon compte!

Facile ;

Scène 1, prise 2 :
• J’achète un plan
• Je construis la machine
• Je fais ma formation
• Go on vole
• On met des flottes là-dessus
• Pis re Go, on va à la pêche!

Juste un peu plus compliqué, mais quand-même assez simple (ça c’est ce qu’on pense quand on n’y connait absolument rien). Il s’avère cependant que ça prend plusieurs atouts pour réaliser ce projet. Quand vient le temps de mettre des chiffres sur cette option, force est de constater que je dois revoir mon projet!

Pour construire son avion à partir des plans, j’ai appris que ça coutait ceci :

• Plusieurs dizaines de milliers de dollars
• Au moins 5 années de ta vie à passer tous tes loisirs dans le garage
• Probablement la majorité de tes amis
• … et sûrement un mariage!

Hummmm, peut-être trop cher finalement.

J’entends parler du Pegazair, petite machine performante qui peut aller sur roues, ski et flottes, et oh surprise!, le constructeur du kit est installé sur la terre voisine d’où je suis né, à quelques kilomètres d’ici!
C’est un signe du ciel, je le sens! Au retour d’une job à Clova, j’arrête en passant rencontrer Michel Lequin de Tapanee Aviation juste à côté de la fourche de Parent.

‘’Bonjour M. Lequin, je vous dérange 5 minutes parce que j’aimerais avoir de l’information sur le Pegazair.’’ Deux heures plus tard… (ceux qui connaissent Michel vont la comprendre), je sors de là convaincu qu’un jour j’aurai mon Pegazair.

Scène 1, prise 3 :
• J’achète un fast built kit
• Je l’assemble
• Je fais ma formation
• Go on vole
• On met des flottes là-dessus
• Pis re Go, on va à la pêche!

Par contre, force est de constater que je n’ai pas le budget pour acheter sur le champ un fast built kit et pas question d’emprunter pour cette folie. Notre entreprise est en expansion, ça va vite, les affaires vont bien, je suis pas mal débordé, le temps me manque…

Je continue quand-même à mûrir le projet et découvre un forum sur l’aviation bourré d’informations sur à peu près tous les aspects de l’aviation. Vous dire le temps que j’ai passé sur les Ailes Québécoises et tout ce que j’ai pu y apprendre…

À 39 ans, je décide que j’en ai assez de fumer et je me fais le cadeau d’arrêter. Pour m’aider, je me trouve assez rapidement une motivation. Si je n’ai pas recommencé à fumer dans un an, je concrétise le projet de voler! Les sous économisés en arrêtant de fumer serviront à financer le projet. Bon! Pour être honnête, il aurait fallu que je fume environ 17 paquets par jour pour avoir assez de cash à la fin de l’année pour acheter mon kit, mais qu’à cela ne tienne, j’arrête de fumer pis on verra bien pour l’avion dans un an.

L’année se passe bien, j’ai résisté à l’envie de recommencer à fumer (arrêter c’est facile, c’est de ne pas recommencer qui est difficile).

J’ai aussi un penchant pour les biplans, un jour j’en aurai un… Ce penchant m’a amené à fréquenter les sites Internet européens où ces machines sont plus populaires qu’ici en raison des deux guerres qui s’y sont déroulées. Par un très très drôle de hasard, dans une section d’annonces classées d’un site écossais, je tombe sur l’annonce d’un Pegazair à vendre. La machine se trouve à Winchester. C’est-tu proche de Manchester ça? Ça coute rien de s’informer, j’envoie un courriel à l’annonceur qui me donne son numéro de téléphone qui commence par 613! Ah! C’est Winchester en Ontario près d’Ottawa! Demandez-moi pas pourquoi il avait annoncé son avion sur ce site!

Parle, parle, jase, jase, le monsieur est un mécano à la retraite et a construit lui-même l’avion à partir des plans, sauf les ribs qui sont complexes à réaliser qu’il a achetées directement de Tapanee Aviation. Le monsieur a passé 9 ans à travailler sur ce projet (faut croire que sa madame était peut-être haïssable). Il l’a immatriculé et a volé 55 heures avec. Son objectif est atteint, maintenant il veut le vendre pour le montant des dépenses qu’il a faites, c’est-à-dire vraiment pas cher!

Scène 1, prise 4 :
Récapitulons :
• J’achète la machine déjà construite
• On rafistole le moteur de char
• On met des freins pis des roues qui on de l’allure
• On fait la formation
• Go on vole
• On met des flottes
• Pis re go on va à la pêche!

En raccrochant avec mon monsieur, j’appelle Michel Lequin.
- Michel, qu’est-ce que tu fais en fin de semaine ? Ça te tentes-tu d’aller voir une machine en Ontario?
(Ici j'ai un peu romancé, je le vouvoyais encore à l'époque, mais me semble que ça coule mieux comme ça).

Après l’inspection, Michel me dit que la machine est super droite, bien construite mais qu’il faudrait envisager changer le moteur parce qu’un moteur de char ça va dans les chars et que les avions volent beaucoup mieux avec un moteur d’avion (je ne veux pas partir un débat là). Il y a quelques autres petites choses à revoir, comme par exemple les roues de tracteur à gazon et les freins à tambour pas vraiment efficaces. Il faudra installer un trim, une antenne externe pour la radio et quelques autres babioles. J'entends sans écouter ou plutôt j'écoute sans entendre. Je suis obnubilé par le rêve de voler, je ne pense qu'à prendre l'air.

À l’époque, juste le kit pour monter cette machine sans instruments et sans le moteur valait quelques dizaines de milliers de dollars et il fallait le construire. En conclusion, à ce prix là, c’est vraiment une super bonne affaire (à condition bien sûr de changer le moteur et faire les autres travaux).

It’s a deal, j’achète la machine.

Un peu plus tard, je prends contact avec un illustre pilote de brousse membre du forum pour rapatrier la machine chez Tapanee Aviation pour y faire les petites mises au point avant de débuter la formation. Il va sûrement se reconnaitre quand il va lire ceci… Après un vol de familiarisation avec le vendeur, je m’attendais à ce que mon ferry pilot me fasse monter et qu’on parte tout de go pour Mont-Saint-Michel. À mon grand étonnement, il a rattaché l’avion et m’a dit qu’il préfèrerait que Michel Lequin le ramène, qu’il ne se sentait pas vraiment à l’aise avec la machine.

Bon, peut-être qu’il n’aime pas les moteurs de char ce monsieur? Si un pilote de brousse super expérimenté est pas à l’aise de voler la machine, est-ce que je viens de faire une gaffe monumentale moi là? Aujourd’hui, avec la petite expérience que j’ai et les connaissances acquises, je comprends tellement Jacques (oups, je voulais pas le nommer) d’avoir eu la sagesse de ne pas faire ce ferry.

Je suis revenu quelques semaines plus tard avec Michel Lequin chercher la machine et le vol de rapatriement s’est somme toute bien déroulé. On passe quelques jours à travailler sur la machine et on est prêt pour débuter la formation. Michel vole quelques heures avec mon instructeur pour qu’il se familiarise avec la machine et enfin le grand jour est arrivé.

Youppi !
Scène 2, prise 1 :
• On fait la formation (la théorie est déjà pas mal avancée)

Le rendez-vous est pris, on commence la pratique ce soir 19h00! YEAH!!! On est sur le seuil de la 08, l’instructeur met plein gaz, it’s a go, on décolle,…

…pis on crashe!!!

Bon finalement, le moteur de char, les roues de tracteur à gazon et les brakes à tambour, c’était peut-être pas la formule gagnante pour apprendre à voler un tail wheel. Finalement, Jacques avait peut-être raison de se méfier…

Récapitulons :
Scène 2, prise 2 :
• J’achète la machine – Fait
• On rafistole le moteur de char – Fait
• On commence la formation – Fait
• On plante l’avion – C’était pas prévu, mais c’est fait!
(mais heureusement bien assuré, pis personne ne s’est fait mal)
• Oups, Crise forestière – ça non plus c’était pas prévu
• Faillite de notre entreprise
• Je retrouve mon bilan d’il y a 20 ans
• Je me trouve une nouvelle job
• Je prends une pause d’aviation pour réfléchir
• Je prends mon temps pour installer un moteur d’avion cette fois-ci dans l’avion
• On revoit la machine de A à Z et on la met sur la coche, mais là, vraiment sur la coche
• Pis go on repart à zéro
• On reprend la formation
• On vole
• On va mettre des flottes là-dessus
• Pis re go on va aller à la pêche… un jour

Mettons que ça se dit plus vite que ça se fait.

Estie que j’étais innocent…

Bizarrement, à cette étape de mon cheminement, je suis tombé sur un sujet du forum qui disait, si je résume, qu’à sa première machine en aviation, on a grosses chances de se planter, soit à cause de la machine qu’on achète, soit sur l’aspect financier, soit dans le champs tout simplement. Moi j’ai choisi un genre de combinaison de toutes ces opportunités… disons.

J’ai une nouvelle job de prof, je n’ai jamais enseigné de ma vie… Une des conditions pour garder ma job, faire mon baccalauréat en continuant de travailler. Combiner la reconstruction de l’avion, licence de pilote, retour à l’école à 45 ans, démarches de la faillite, préparation des cours tous les soirs, deux adolescents à la maison, des contrats de cartographie pour arrondir les fins de mois, disons que j’avais hâte en simonac au premier juillet de monter au camp au Gouin en pick-up pour décompresser un peu en fendant du bois de poêle à la hache…

À part ma blonde et mes enfants qui essayaient tant bien que mal de m’encourager, ou plutôt dirais-je de me supporter (au sens littéral ici), le support de plusieurs à l’égard de mes aspirations en aviation se résumaient pas mal à «tu vas te péter la yeule!».

Vous dire combien de fois j’ai levé les yeux au ciel à essayer de reconnaitre les avions qui me survolaient, à m'imaginer aux commandes, à rêver qu’un jour ça serait moi, quand je trôlais les dorés au Gouin en continuant de m’acharner à atteindre mon objectif…

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar Foxtrotpapa » Jeu 20 Juil, 2017 20:55

Excellent modèle de persévérance Hugues ! ;)p
Quand le gaz d'Avion coule dans tes veines, y a rien a faire !!!

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Re: Les aventures de GBMU au Gouin et ailleurs...

Messagepar tonyb » Jeu 20 Juil, 2017 21:28

Tout un récit de persévérance!
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