Quand les frères Wright se sont élevés, 105 fois, en 1904.

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Re: Quand les frères Wright se sont élevés, 105 fois, en 190

Messagepar toxedo_2000 » Mar 20 Avr, 2021 12:49

sierra a écrit:Moi itout Gaston :D

Serge :roll:


Bien oui Serge, je m'en souviens très bien. Et nous sommes deux témoins crédibles :mrgreen:
HA! Si mes bras pouvaient tourner, j'en sauverais de l'essence!!!
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Re: Quand les frères Wright se sont élevés, 105 fois, en 190

Messagepar jules » Mar 20 Avr, 2021 15:06

Si les frères Wright sont des menteurs, alors la NASA a envoyé un bout de tissue de leur avion sur Mars inutilement!!! C'est-tu plate, ils se sont fait avoir, ils auraient dû consulter ce fil de discussion plus tôt!


Sur Mars, le drone hélicoptère Ingenuity de 1,8 kg doit signer le premier vol aérien motorisé sur une autre planète. Le parallèle avec l’exploit des frères Wright est symboliquement souligné par le fait qu’un échantillon du tissu de type mousseline employé pour recouvrir les ailes du Flyer est à bord d’Ingenuity !

https://www.cite-espace.com/actualites-spatiales/ingenuity-wright-mars/
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Re: Quand les frères Wright se sont élevés, 105 fois, en 190

Messagepar simplex1 » Mar 20 Avr, 2021 16:36

PART 4

1905-12-26, Robert Coquelle, “La Conquête de l’Air par deux Marchands de Cycles. A la prairie Huffman. — Interview de quelques témoins. — Où l’on retrouve le père de Earl Kiser. — Une ascension d’une heure 40 s’est terminée par une descente rapide au milieu de petits cochons noirs. — Le doute n’est plus permis!”, L’Auto, Paris, Tuesday, December 26, 1905.

La Conquête de l’Air par deux Marchands de Cycles
———
“L’AUTO” A DAYTON (OHIO)
——
[b]IV
[/b]

A la prairie Huffman. — Interview de quelques témoins. — Où l’on retrouve le père de Earl Kiser. — Une ascension d’une heure 40 s’est terminée par une descente rapide au milieu de petits cochons noirs. — Le doute n’est plus permis!

Mais avant de filer vers le théâtre des sensationnelles performances, je tiens à connaître quelques-uns des personnages cités en témoignage par les frères Wright. D’autant plus que l’heure est propice pour les trouver tous à leur bureau. La première porte à laquelle nous frappons est celle d’un gros bonnet de l’endroit. Il remplit, en effet, des fonctions qui équivalent à celles d’un juge de paix chez nous. Nos questions ne le surprennent pas. Il semble qu’il soit habitué à recevoir journellement de semblables visites, car aux premiers mots que nous lui adressons il nous dit, d’un air ennuyé:

— Ah! encore cette histoire! Mais enfin, puisque vous venez de Paris, je vais vous conter ce que j’ai vu. Je suis propriétaire d’un petit chalet situé non loin de la prairie où les Wright expérimentent leur aéroplane, à trois ou quatre cents mètres environ.
« Dans le courant de septembre j’ai été à différentes reprises témoin des ascensions de la machine volante. Cela m’a énormément intéressé et, malgré l’heure ultra-matinale à laquelle les inventeurs faisaient leur sorties, je n’en manquais pas une. J’ai vu évoluer l’appareil au-dessus de ma propriété avec une aisance extraordinaire. Je n’ai jamais éprouvé la sensation que le pilote courût le moindre danger. La façon dont il planait à une quinzaine de mètres à peine du sol, sans la moindre secousse, me donnait à penser que même en cas d’arête de la vapeur (sic) il n’aurait pas eu plus de peine à atterrir qu’un grand oiseau.
« — L’appareil est-il revenu chaque fois à son point de départ?
« — Presque toujours, mais en décrivant un très grand cercle.
« — Vous n’avez pas fait d’autre remarque pouvant nous intéresser?
« — Si, celle-ci: c’est que l’appareil ne marche pas d’une façon absolument horizontale. Il change constamment d’altitude. Son vol n’est qu’une suite d’ondulations. Jamais il ne pique du nez cependant… »

Nous remercions le « juge de paix » de sa grande amabilité, et nous allons provoquer d’autres témoignages. Un marchand de chaussures, un hôtelier nous donnent à peu de chose près les mêmes détails que le précèdent. On trouvera dans le cliché ci-dessus les noms des témoins écrits de la main de Wilbur Wright.

1905-12-26--R-Coquelle--Conquete-de-l-Air-par-Marchands-Cycles--L-Auto-Paris--Scrapbook-Library-Congress--Pic1.jpg
1905-12-26--R-Coquelle--Conquete-de-l-Air-par-Marchands-Cycles--L-Auto-Paris--Scrapbook-Library-Congress--Pic1.jpg (42.76 Kio) Vu 972 fois

Liste des témoins cités par Wilbur Wright.

Il ne nous reste plus alors qu’à grimper dans notre automobile et à prendre la direction de la désormais célèbre prairie du fermier Huffmann. Les indigènes nous apprendront peut-être d’autres tuyaux.

Les routes américaines, ah! mes amis, parlez-moi de leur charme. Des fondrières profondes où nos roues s’enfoncent jusqu’au moyeu, des morceaux de bois jetés au travers du chemin et ne livrant passage qu’au tramway; une file ininterrompue de poteaux portant au loin la force, la lumière et la vie; l’inévitable ligne de chemin de fer que nul indice ne signale, hormis la pancarte traditionnelle: « Stop! look! listent! », — arrêtez, regardez, écoutez — une suite de chalets tous plus rustiques les uns que les autres, qu’une étincelle de trolley éclaire de temps à l’autre jusqu’au plus profond de leur pièces, et c’est Springfield.

Nous avons quelque peine à trouver la route du fameux hangar. L’Américain est frileux et ne sorte plus dès que le soleil s’est un peu éloigné. Nous devons rouler pendant vingt minutes et gagne à nouveau la campagne. Ici, plus que de grosses poules aux pattes jaunes et de petits cochons à la peau aussi noie que celle d’Amalhou, qui puissent nous renseigner. Enfin nous arrivons. La prairie Huffmann s’étend à perte de vue. Nous y accédons à pied, laissant l’automobile sur la route (?) à la garde de deux « boys » terrorisés par nos peaux de bique.
Le hangar, bâti solidement sur une légère ondulation du terrain, ne nous apprend rien de nouveau. Il est cadenassé. Il n’y a d’ailleurs rien à l’intérieur. Tout est déménage.

Nous n’avons plus grand temps devant nous. Si nous voulons voir d’autres témoins, il s’agit de faire vite.

Il y a là à peu de distance deux habitations qui nous paraissent être deux fermes. Des tas de foin, des charrues, un troupeau de vaches paissant aux alentours l’indiquent assez clairement. On y entre comme dans un moulin, car nulle clôture n’en empêche l’accès. Attiré par les appels de son chien, le fermier paraît. On jurerait un gentleman. Il est en bras de chemise, malgré la saison, a la moustache rasée et porte le petit chapeau rond, deux choses sans laquelle un Américain ne serait pas d’Amérique.

Il est enthousiasmé par les expériences des frères Wright, mais il déclare qu’à aucun prix il ne consentirait à prendre leur place sur la poutre armée. L’ascension dont il a gardé le meilleur souvenir aurait, paraît-il, duré 1 h. 40 m. Une fausse manœuvre aurait même amené une descente assez rapide de l’appareil, non loin de la ferme, au beau milieu d’un troupeau de petits cochons noirs. Notre interlocuteur ajoute que tout le monde aux environs était convaincu de la réussite des inventeurs et qu’on n’a pas manifesté une trop grande surprise le jour où ils sont presque rentrés dans leur hangar, à leur retour.

La nuit est presque venue. « Si nous voulons rentrer à Dayton avec tous nos membres, il n’y a plus une minute à perdre », me dit Johnson.

Je quitte le pré historique avec regret, souhaitant que quelque hasard m’y ramène un jour de façon à assister à la seule chose que n’ai pas vue: la machine volante dans une de ses sorties.

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1905-12-26--R-Coquelle--Conquete-de-l-Air-par-Marchands-Cycles--L-Auto-Paris--Scrapbook-Library-Congress--Pic2.jpg (33.95 Kio) Vu 972 fois

Le tracé de la sortie « en huit » exécutée devant le directeur du Dayton Daily News.

A Dayton, au retour, Johnson me fait entrer chez le père de son associé Earl Kiser. Celui-ci qui a été amputé d’une jambe à la suite de son terrible accident de Cleveland, est pour le moment à Hot-Springs, où il se rétablit peu à peu. Son père fut témoin de la sortie des Wright le jour où l’appareil décrivit le fameux « huit » dont nous avons parlé hier, et que nous reproduisons ci-contre. A son avis, le problème de la nouvelle locomotion est résolu, et il ne faut plus que quelques travaux de mise au point pour qu’il tombe dans le domaine public.

Le directeur du Dayton Daily News, qui est venu me saluer à la gare, abonde dans le même sens.

A 6 heures du soir, je prends congé de Johnny Johnson, dont le concours me fut si précieux. Je lui dois des remerciements publics. Il les a.

Dans le rapide qui me ramène vers New-York, alors que nous filons à 90 kilomètres à l’heure dans une nuit noire, à travers des villes que notre passage réveille, je me dresse soudain sur ma couchette. Je me tâte les os. J’écoute les battements de mon cœur. Je suis entier. Mais, c’est égal, la chute fut violente...

La cloche attachée aux flancs de la locomotive, dont le tintement ne s’arrêtera qu’au bout du voyage, me rappelle à la réalité. Je sors d’un rêve. Monté sur un aéroplane, j’étais allé me flanqueur contre un bec de gaz. Ah! mes reins…

Robert COQUELLE

P. S. — Notre collaborateur Georges Besançon nous donnera demain des détails techniques sur l’aéroplane des frères Wright, dont nous avons publié le dessin avant-hier."
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